lundi 10 mars 2008

Carcasses - Philippe Cognée



Du 1er mars au 9 avril 2008, Philippe Cognée investit le nouvel espace de la Galerie Daniel Templon, avec « Carcasses », vue panoptique d’un abattoir. Réalisé en 2003, cet ensemble de 36 tableaux de petits formats (70,5 x 47 cm chacun) a fait l’objet de nombreuses expositions, notamment au MAMCO de Genève en 2006. « Carcasses » est présenté pour la première fois à Paris.

Après les supermarchés et les usines de recyclage, Philippe Cognée s’est intéressé aux abattoirs industriels et reprend le thème du bœuf écorché cher à Rembrandt, Soutine et Bacon. Mais ici, les immenses chairs sont baignées par une lumière vive et intense. Philippe Cognée reconstruit les rangées de carcasses comme des architectures, des bâtiments désertés. Inspiré par la vidéo, il les enchaîne dans un long travelling, où se succèdent gros plans et vues d’ensemble. Sa technique à la cire puis de chauffage au fer crée une impression de flou, explorant ainsi la notion de mémoire et de regard.



Technique
Philippe Cognée photographie ou filme en vidéo ses sujets. Puis en photographie quelques images diffusées par le moniteur. Ces images, telles quelles ou déconstruites, ré-assemblées, sont ensuite projetées sur le support (toile ou bois) et peintes avec des pigments mélangés à de la cire d'abeille.
La peinture terminée est recouverte d'un film plastique autocollant, transparent. Puis vient l'opération qui donne à l'oeuvre son caractère définitif : Philippe Cognée fait fondre au fer à repasser la couleur mélangée à la cire, qui se diffuse de manière aléatoire. Le sujet se perd ainsi dans le flou, la banalité quotidienne devient mystère.

Philippe Cognée est né en 1957 à Sautron (Loire-Atlantique). Diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes, il a reçu le Prix de Rome en 1982 et a été nominé au Prix Marcel Duchamp en 2004. Il enseigne à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris depuis 2005.

GALERIE DANIEL TEMPLON
30 rue Beaubourg 75003 Paris
www.danieltemplon.com

samedi 8 mars 2008

Le monde selon Monsanto


Le monde selon Monsanto, titre du livre et du film documentaire de la journaliste-réalisatrice Marie Monique Robin, est le fruit d'une enquête menée pendant 3 ans sur la firme américaine leader mondiale des biotechnologies et des OGM.

Elle-même fille d'agriculteur, le postulat d'enquête de départ de la journaliste n'était pas "faut-il être pour ou contre les OGM" mais quelle histoire cache cette multinationale des plus controversées de l'ère industrielle. Faut-il et peut-on lui faire confiance dans son discours de réassurance sur les OGM ? Quels enjeux à l'échelon mondial en terme de réglementations et de pratiques agricoles ? Quelles conséquences sur la consommation alimentaire et sur la biodiversité...

Après une première phase de recherches sur le net pendant 3/4 mois, fait important pour la journaliste qui souligne que toutes les informations qu'elle rapporte sont à la portée de tout un chacun sur la toile, Marie Monique Robin parcourt l'Amérique, l'Europe et l'Asie à la rencontre de scientifiques, de victimes, d'avocats, d'hommes politiques et de représentants de la FDA (Food and Drug Administration) et de l’Environmental Protection Agency des Etats Unis.

Son travail d'enquête met en lumière notamment l'extrême puissance lobbyiste de la firme de Saint Louis. Pour exemple, comment Monsanto contrôle les agences de réglementations américaines (FDA) et parvient à imposer le système de réglementation qui convient et va dans le sens de ses pratiques : au début des années 90, l'avocat de Monsanto devient le n°2 de la FDA en charge d'écrire toute la réglementation des OGM aux USA, qui sera reprise ensuite en Europe... Cas concret d'application : Monsanto a réussi à faire interdire aux USA l'étiquetage d'origine des produits alimentaires qui est de rigueur en France. Aux USA, seul le label biologique peut être spécifié sur les emballages des produits.

Selon Europe 1, le film devrait être montré aux députés français le 31 mars prochain, soit deux jours seulement avant l'ouverture des débats sur les OGM à l'Assemblée Nationale.

La chaine ARTE consacre sa soirée du mardi 11 mars à la diffusion de ce documentaire (bande annonce du film à la fin du post)
- ici L'interview de Marie Monique Robin menée par Arte
- ici le blog
- le livre est sorti le 6 mars dernier aux Editions de la Découverte

Marie-Monique Robin s'est vue décerner, en 1995, le prix Albert Londres, pour "Voleur d'Yeux", traitant du trafic d'organes. Egalement le prix du meilleur documentaire politique, attribué par le Sénat, pour "Escadrons de la mort, l'école française", dépeignant les éventuelles liaisons unissant les services secrets français et leurs homologues argentins et chilien, en toile de fond la guerre d'Algérie.
Elle porte haut la fonction de la presse qui se doit d'être "un contre-pouvoir". Sa démarche journalistique s'inscrit dans celle d'Albert Londres (1884-1932)
:
« Notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie. »

mercredi 5 mars 2008

Noces de chocolat pour le joaillier Boucheron


Célébrant le 150ème anniversaire de sa création, le joaillier Boucheron multipliera tout au long de l’année 2008 des alliances inédites avec des signatures internationales. Chacune donnera naissance à des objets uniques exaltant les codes de la célèbre maison.
Pour exemple, le résultat de la collaboration avec La Maison du Chocolat qui joue avec l’animal emblématique du joaillier en réalisant un collier serpent en chocolat, rehaussé d’un diamant en forme de cœur, spécialement taillé pour peser 20.08 carats en référence à… l’année 2008 bien sûr.
La Maison du Chocolat et Boucheron lèveront le voile sur cette création en exclusivité à Tokyo le 14 mars prochain à l’occasion de White Day (un mois après la St valentin, les garçons remercient les filles qui leur auront offert des chocolats, en leur offrant à leur tour un présent de couleur blanche).
Pour les gourmets fous de chocolat et de leur femme, cette précieuse gourmandise sera ensuite mise en vente à la boutique Boucheron de Ginza.
En clin d’œil à cette collaboration mais aussi pour les bourses plus modestes, La Maison du Chocolat crée un coffret tel un écrin recélant un chocolat en forme de diamant cœur, ainsi que 12 ganaches assorties.

Quelques explications quant au bel ouvrage :
Sur la structure or d’un collier Serpent Boucheron, La Maison du Chocolat a réalisé un moulage en chocolat. Le corps du serpent en chocolat a ensuite subit la perceuse de joaillier pour être habillé de 3 000 billes de chocolat teintées avec des pigments alimentaires, puis taillées pour revêtir un aspect d’écailles. Cent soixante heures de travail plus tard, une fois appliqué le vernis protégeant de la lumière et de la chaleur, Boucheron a pourvu le serpent éphémère (200 grammes de chocolat) d’une parcelle d’éternité avec un diamant exceptionnel fancy browny yellow cœur.