mardi 19 octobre 2010

La boucherie Le Couteau d'Argent
s'envole au grand complet
pour New-York


NEW-YORK ! PREPARE-TOI, CA VA SAIGNER !
La boucherie Le Couteau d’Argent s’envole au grand complet pour New-York et 4 jours de partage de savoir-faire boucher

Du 30 octobre au 4 novembre 2010,
Le Couteau d’Argent prend résidence
à la boucherie The Meat Hook de Tom Mylan,
le chef de file des neo butchers new-yorkais

HISTOIRE D'UNE RENCONTRE ENTRE
LE BOUCHER BOHÊME D'ASNIÈRES
ET LE NEO BUTCHER DE WILLIAMSBURG

Flash-back : premier semestre 2010, Yves-Marie Le Bourdonnec s’embarque avec Canal+ dans un tour du monde des pratiques d’élevage. Pour montrer(1) qu’aux USA, il n’y a pas que des Feedlots (parc d’engraissement bovins), l’équipe de tournage se rend à New-York rencontrer ceux qui se nomment les neo butchers. Ces hommes et ces femmes issus de différents métiers se sont reconvertis dans le métier de la boucherie par amour des viandes savoureuses de qualité.
A la recherche d’élevage à proximité de Manhattan, Tom Mylan s’adresse à de très riches propriétaires de vertes prairies dans le Maine ; il leur propose bovins brouteurs contre herbes fraîches... La filière d’approvisionnement maitrisée, la commercialisation3 également, reste à maîtriser de couteau de maître la valorisation et la découpe de la carcasse... et c’est là qu’intervient Yves-Marie Le Bourdonnec...

PETIT DISCOURS DE LA MÉTHODE

Yves-Marie, comment expliquez-vous ce déficit de savoir-faire boucher dans les pays de culture anglo-saxonne comme les USA et le UK ?
Cela s’explique historiquement par des raisons économiques. Aux USA, par exemple, il n’y a pas de notion de races à viande comme en France mais une notion de standards de goût et de texture. L’élevage anglo-saxon, le meilleur du monde, a tout fait pour industrialiser son système et produire avant tout des viandes grasses et tendres à moindre coût. Les éleveurs ont donc sélectionné génétiquement des bêtes pour obtenir de telles caractéristiques. Ensuite, sur de telles carcasses, la découpe n’a pas de sens, elle n’est pas valorisée. Le savoir-faire de découpe a ainsi toujours été simplifié : l’aloyau est tranché en rondelles et le reste fini en haché. Les américains, par exemple, n’utilisent en gros que le T-Bone, le rib steack (l’entrecôte), la côte, le filet et le steak, qu’ils font griller ou rôtir ; ils ont donc simplifié au maximum l’approche de la viande.
Alors pourquoi aujourd’hui, un boucher comme Tom Mylan cherche t-il à maitriser des techniques de découpe plus poussées ?
Parce qu’avec une vache élevée à l’herbe, on est obligé d’avoir une approche différente. Ce type d’élevage coûte beaucoup plus cher. Tom se retrouve là avec les mêmes problématiques que les éleveurs et les bouchers français, à savoir valoriser le plus possible l’ensemble de la carcasse qui lui aura coûté cher. Notre savoir-faire boucher très particulier et le meilleur au monde est justement lié à notre histoire de l’élevage coûteux. Le boucher français a toujours cherché à rentabiliser chaque morceau de la carcasse car nos races à viande coûtent très cher. Tom Mylan a décidé d’utiliser des vaches à l’herbe comme cela se fait depuis toujours en UK et nous, on va tout simplement lui montrer nos techniques pour qu’il s’en inspire.
Vous dites que les éleveurs anglais et les boucher français sont les meilleurs du monde, n’y aurait-il pas là quelque chose d’intéressant à mettre en place politiquement ?
Tout à fait ! Croisons nos expertises et nos approches ! J’essaie d’œuvrer en ce sens : partir à New-York initier des neo butcher, faire partie du Rosbifs Club et même alerter le Ministre de l’Agriculture, quand j’ai eu l’occasion de le rencontrer, sur la situation et le modèle économique de notre élevage, sont des petites actions pour peut-être de grands changements.
BRÈVE HISTOIRE
DE L'ÉLEVAGE MADE IN US

La constitution du cheptel US est essentiellement dominée par les races d’origine britannique. Les principales races importées chronologiquement en Amérique du Nord sont le Longhorn (récemment primé d’un Coq d’Or par le Guide des Gourmands), le Beef Shorthorn, devenue la première race à viande au monde pendant la première moitié du siècle dernier, la Hereford, qui a aussi a été la première race à viande dans le monde en remplaçant progressivement aux USA la Shorthorn, puis l’Angus.

Propos recueillis par Isabelle Larignon

(1)L’émission sera diffusée sur Canal+ en prime time le 15 décembre prochain.

mercredi 13 octobre 2010

AUX LYONNAIS

Je ne sais ce que cela vaut n'y ayant jamais croisé le fer de mes couverts mais l'idée est assez jolie pour être soulignée ici.

Pour fêter ses 120 ans, le bistro (ou devrait-on dire le bouchon) Aux lyonnais invite en résidence 4 chefs et une cuisinière pour une réinterprétation de sa carte :

Romain Chapel, du 19 au 30 octobre
Mathieu Viannay, du 2 au 13 novembre,
Michel Chabran, du 16 au 27 novembre,
Jean-Paul Lacombe, du 30 novembre au 11 décembre,
Sonia Ezgulian, du 14 au 23 décembre.

AUX LYONNAIS
32, rue St Marc 75002 Paris
Tél. 01 42 96 65 04
DÉJEUNER du mardi au vendredi
DÎNER du mardi au samedi

samedi 2 octobre 2010

Les 400 Goûts


Du 11 au 21 octobre prochains, l’ESAD (École Supérieure d’Art et de Design) de Reims organisera la première édition des Rencontres Internationales de l’Art et du Design.


Designers, chefs cuisiniers, historiens, anthropologues et autres spécialistes de l’alimentation plancheront sur les rapports Cuisine / Geste / Corps / Représentation.
"L'espace de la cuisine est devenu scénique (...). le geste de cuisine autrefois transmis de génération à génération pour la sphère privée et de maître à élève pour la sphère professionnelle font maintenant l'objet de communications transversales tout azimut (...). L'esthétique de la transformation des aliments va jusqu'à faire disparaître les séparations entre les lieux de production et les lieux de dégustation, elle modifie l'architecture domestique ou des restaurants en plaçant la préparation au centre de la salle à manger. la table s'y affirme encore plus comme lieu culturel."
Marc Brétillot
Organisées en workshop, colloque et exposition (consacrée aux Paysages Alimentaires), ces rencontres nourriront aussi les ventres, le boire et le manger étant performés par Marc Brétillot (designer) et ses étudiants, Philippe Châtelain (plasticien son) et Eric Trochon (cuisinier).
"Il est des paysages urbains, industriels, sonores, olfactifs, alimentaires... L'alignement de produits dans les linéaires de la grande distribution constitue bien un paysage, la vue d'un marché de plein air, une autre typologie alimentaire..."
Marc Brétillot

PROGRAMME

11-14 octobre à l’ESAD
Workshop international « design culinaire »

Thème « Cuisine et Geste »

Avec Diane Bisson, designer et anthropologue, enseignante à l’Université de Montréal ; Marc Brétillot, Frédérique Bastien, designers culinaires et enseignants, Georges Ribeiro, cuisinier (ESAD de Reims) ; Eric Trochon, cuisinier et enseignant à l’Ecole Supérieure de Cuisine Française Ferrandi ; Anne Xiradakis, designer ; Philippe Mille, chef du restaurant Les Crayères à Reims ; Renato Bispo et Sérgio Gonçalves, designers, enseignants à l’ESAD de Caldas da Rainha (Portugal).

14 et 15 octobre à partir de 20h
ROND DE SOUPE
Performance culinaire, au Manège de Reims
Thème « Cuisine et Geste »

Marc Bretillot (designer), Philippe Chatelain (plasticien son) et Eric Trochon (cuisinier) créeront une performance participative et gourmande.

vendredi 15 octobre, 10h – 17h
au Manège de Reims
Colloque International « Cuisine et design :
la question du geste, du corps et de la représentation »


Un colloque comme une passerelle dressée entre les arts du corps, le spectacle et la cuisine.
Avec les communications de : Alexandre Bella Ola, cuisinier (Cameroun/France) ; Serge Bismuth, doyen, directeur de l’UFR des Arts à l’Université Picardie Jules Verne (Amiens) ; Diane Bisson, anthropologue et designer (Université de Montréal) ; Fabrice Lextrait, opérateur culturel ; Armando Menicacci, directeur du laboratoire Médiadanse (Université Paris VIII) ; Alok Nandi, designer, auteur et réalisateur (Inde/Congo/Belgique) ; Laurent Poitrenaux, comédien (La Comédie de Reims) ; Patrick Rambourg, historien de l’alimentation (Université Paris VII Denis Diderot) ; Anne Xiradakis, designer ; les chefs cuisiniers Thierry Marx, Foodlab et Philippe Mille, Les Crayères à Reims.
Modération : Patricia Ribault, responsable de la recherche à l’ESAD de Reims.
Présentation de l’oeuvre vidéo Itadakimass de Anne Xiradakis.

Réservations pour le colloque
ESAD de Reims
12 rue Libergier 51100 Reims
contact@esad-reims.fr
tél. : 03 26 35 36 40