mercredi 27 février 2008

Inscription du patrimoine gastronomique français au patrimoine immatériel de l'UNESCO

Lors de l'inauguration du 45ème Salon International de l'Agriculture, le Président Sarkozy l'a annoncé, il souhaite que "la France soit le premier pays à déposer, dès 2009, une candidature auprès de l’UNESCO pour permettre la reconnaissance de notre patrimoine gastronomique au patrimoine mondial."
2 jours après, lundi 25 février, toujours en direct du SIA, la Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires a lancé un appel à la mobilisation tant auprès de la population française que des acteurs de l'industrie agroalimentaire pour une aide financière. Après cette annonce, L'association La Mission doit maintenant s'atteler concrètement à la tâche selon 3 trois chantiers prioritaires :
- la communication et la mobilisation afin de sensibiliser l'opinion française
- l'élaboration du dossier de candidature avec notamment la précision de la notion de "patrimoine alimentaire"
- l'élaboration d'un "plan de gestion" visant selon les exigences de l'UNESCO à "assurer la préservation du patrimoine concerné".

Un ami (non français) me faisait justement remarquer qu'une telle démarche était la porte ouverte à des sollicitations venant de toute part. Pourquoi la Chine, l'Italie, le Japon... ne se porteraient-ils pas candidats ? A ce propos, l'Express.fr rapporte qu'en 2005, l'Unesco avait rejeté une demande en ce sens du Mexique et que, selon les responsables de la Mission, l'Italie, après avoir eu connaissance du projet français, aurait également l'intention de déposer une demande.

Ce jour, La Mission vient d'adresser un communiqué précisant qu'
"Il convient de ne pas se tromper, cette candidature n’est pas la candidature de la « grande cuisine » et des trois étoiles, elle n’est pas non plus affirmation d’une quelconque supériorité de la cuisine française sur les autres traditions culinaires du monde. Insistons d’ailleurs sur le choix des termes : au-delà des commodités de langage et des raccourcis inhérents à tout discours, la future candidature concerne le « patrimoine alimentaire » et non le « patrimoine culinaire".
Notes
La Mission, fondée le 28 novembre 2007 est une association loi 1901, elle compte actuellement quinze membres : des historiens, des géographes, des représentants du monde de la restauration et du monde agricole, des spécialistes des questions patrimoniales et gastronomiques. Elle a pour Président Jean-Robert Pitte (Président de la Sorbonne) et Francis Chevrier (Président de l'IEHCA) pour Délégué général.

Le patrimoine immatériel
Selon l’article 2 de la Convention de l'UNESCO,
«on entend par patrimoine culturel immatériel les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine ».

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